Luciano Tousco a été le deuxième valdôtain à recevoir le prestigieux prix Maestro d’Arte e Mestiere. Cette reconnaissance bisannuelle, attribuée par la Fondazione Cologni dei Mestieri d’Arte, loue l’excellence et le savoir-faire des artisans italiens les plus notoires, dont le nom est ensuite inscrit au prestigieux Libro d’Oro dell’Eccellenza Artigiana (Livre d’or de l’excellence artisanale): «C’est un prix très particulier, parce que, pour le recevoir, il faut être nommé», explique Tousco, et j’ai eu le plaisir d’être présenté par l’un des membres de la commission d’experts du MAM pour la section bois et mobilier, Madame Nurye Donatoni.
«La nouvelle de cet accomplissement est officiellement arrivée alors que j’étais en vacances en famille, peu de temps après être sorti d’un très beau musée dans une forteresse. Je me suis donc documenté sur ce prix, prenant alors véritablement conscience de ce qui s’était passé: seuls 40 artisans italiens l’ont reçu, dans le monde de l’artisanat.»
Depuis l’enfance déjà, Tousco entretient un lien profond avec le bois: «Cette passion m’a été transmise de façon presque involontaire», poursuit-il. «Habitant un petit village de montagne, l’un des premiers cadeaux que j’aie reçus étant enfant était un petit couteau. Grâce à ce dernier, j’ai commencé à tailler les «cornailles», des vaches en bois, durant les pâtures, et des sifflets, au printemps. La prise de conscience de ce que j’étais en train de faire n’est arrivée qu’au fil des ans. En grandissant, je suis devenu prof de ski à plein temps, et les mois durant lesquels il n’y avait pas neige, je me suis rapproché de la menuiserie de mon maître, l’aidant et apprenant ainsi les techniques de fabrication. Ce fut mon premier contact avec les machines. Dans le cadre familial, elles m’avaient toujours été présentées comme des armes très dangereuses et l’on avait toujours évité de nous transmettre le métier pour nous épargner d’éventuelles infortunes.»
Le grand virage est né d’un choix courageux: «Après m’être marié et à la suite de nombreuses années durant lesquelles je travaillais de manière fixe comme professeur de ski, j’ai rencontré un collègue et nous avons compris que nous devions créer quelque chose par nous-même, pour ne pas toujours chercher un nouvel emploi. En 2002, nous avons donc ouvert notre atelier de restauration de meubles anciens et, en janvier 2003, nous avons participé à notre première foire de la Saint-Ours. En 2012, j’étais face à un carrefour, et j’ai choisi de continuer l’enseignement du ski, mais comme loisir, en me concentrant principalement sur l’entreprise.»
Quand on lui demande quel fut le projet qui lui a le plus tenu à coeur, Tousco répond sans hésitation: «Un projet que j’ai réalisé pour les extérieurs du MAV, le Musée de l’artisanat valdôtain de tradition, de concert avec d’autres artisans et suivant les techniques ancestrales, sans menuiseries ou machines imposantes. L’entière réalisation de l’oeuvre a été documentée à travers une vidéo et sa projection, qui devait initialement être diffusée seulement durant un mois, est encore présente dans le musée. Pour réaliser ce travail, nous avons seulement utilisé une scierie mobile, qui a été empruntée auprès d’un de mes amis tessinois: nous avons taillé, transformé les bûches en planches, et nous les avons travaillées sur place.»
En se regardant vers le futur, Tousco maintient fermement ses racines et son investissement vis-à-vis de la communauté: «Je continue de faire ce que je faisais autrefois. La dernière reconnaissance que j’ai obtenue n’altère pas qui je suis: si on me demande de changer une serrure et une poignée dans mon village, je le fais avec plaisir. J’ai des projets en cours, je participerai sûrement à la foire de Saint-Ours, et je compte proposer une «boutique-école» pour transmettre ma passion à de jeunes élèves enthousiastes.»
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