En juin, le Musée archéologique régional de la Piazza Roncas d’Aoste a inauguré l’exposition «ArteNumero. Gli artisti e il numero tra XX e XXI secolo» («ArteNumero. Les artistes et le nombre entre le XXe et le XXIe siècle»). L’événement porte un regard sur le panorama de l’art des dernières soixante années, à travers l’utilisation du chiffre.

Plus de septante oeuvres d’importants artistes italiens et internationaux divisées en cinq sections, dans un parcours transversal qui traverse les langages, les thématiques, les pensées de l’histoire, et dans lesquelles le nombre devient un moment fondamental de réflexion pour l’artiste comme pour l’observateur.

«Dans les mains des artistes, le nombre, entité créée par la pensée humaine pour mesurer la réalité, le temps ou l’espace, passe d’un outil à une réflexion, un élément conceptuel et un signe graphique, une notion abstraite, mais aussi un objet concret, offrant des visions du monde parfois ludiques et rassurantes, plus souvent subtilement inquiétantes et dramatiques – écrit Daria Jorioz, dirigeante de la structure Attività espositive e promozione identità culturale. Sur les pas des anciens, de Piero della Francesca aux maîtres de la perspective, le nombre devient un élément sémantique très riche en contenus qui, au cours du XXe siècle, de l’art conceptuel au Pop art, a représenté un puissant catalyseur d’attention, et que les artistes contemporains plus proches de nous manipulent tout à la fois avec soin et une grande intensité expressive.»

Dans la première section, dédiée au rapport entre le nombre et le temps, sont exposés les travaux de certains des artistes les plus importants dans le cadre de l’art conceptuel, comme On Kawara, alors que, dans la seconde section, on enquête sur le lien entre le nombre et la narration. La troisième section est constituée de la relation entre le nombre et l’espace. Celle-ci accueille la documentation de la performance «Per un otto coricato», de l’artiste milanais Cioni Carpi, qui l’a proposée lors de la Semaine de la performance de Bologne, en 1977. Dans la quatrième section, le nombre se rapporte aux signe et images, et est utilisé dans son acception sémiotique et indicative. Enfin, le rapport entre le nombre et l’arithmétique est au coeur du thème de la cinquième section, où sont présentées des oeuvres d’artistes conceptuels comme Bernar Venet, peut-être l’un des auteurs qui, dans les années 60, s’est approché des mathématiques avec une plus grande conscience, ou Mel Bochner, qui interroge les intersections entre langage et mathématiques.

En outre, une grande oeuvre avec néons de Mario Merz est également exposée dans la série dédiée à la séquence de Leonardo Fibonacci, trois travaux de Vincenzo Agnetti qui, au cours des années, s’est dédié au rapport entre mathématiques et langage, ainsi qu’«Era soltanto un gallo, tesoro», une installation de sept éléments, sept tableaux de petites dimensions réalisés par Beatrice Pasquali, qui reflètent le thème de l’ars combinatoria.