Le parcours, élégant et rythmé, entraîne le visiteur à travers plusieurs espaces thématiques – «Énergies », « Figures », « Regards », « Paysages », « Combats », « Visions », entre autres – où les œuvres dialoguent librement. L’abstraction radicale d’Ellsworth Kelly côtoie les angoisses existentielles d’Edvard Munch, les songes poétiques d’Odilon Redon répondent à la réalité brutale de la Commune de Paris captée par Manet. Un jeu de miroirs où les époques se répondent, révélant la puissance expressive de l’empreinte. Une section spéciale est consacrée à Jacques Doucet, véritable fil rouge de cette aventure artistique, ainsi qu’aux techniques de la gravure, dont la diversité témoigne d’une créativité sans cesse renouvelée. Enfin, l’espace «Au fil d’une collection» retrace l’évolution des choix et des acquisitions de l’INHA, du temps de Doucet jusqu’à aujourd’hui, éclairant la vitalité toujours actuelle de ce patrimoine.

Plus de trente ans après l’exposition De Goya à Matisse  la Fondation Gianadda retourne à présenter des estampes de la collection Jacques Doucet, offrant un regard actuel et inédit qui amene le visiteur à réfléchir sur le rôle des images dans nos sociétés et sur l’acte du regard. Et ce dialogue prend ici une dimension toute particulière: le fondateur de la Fondation, Léonard Gianadda, fut l’un  des plus grands mécènes pour la bibliothèque de l’INHA. Grâce à son soutien, plusieurs œuvres emblématiques – signées Marcel Duchamp, Théophile Alexandre Steinlen ou Mary Cassatt – ont pu rejoindre les collections. Ce lien profond entre les deux institutions confère à l’exposition une émotion singulière, comme un hommage à la transmission, à la connaissance et à la valeur du geste artistique.